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ujourd’hui disponibles en de multiples tailles et formats (individuel, familial, pour les professionnels…), les boîtes actuelles sont le résultat d’une longue marche d’innovation de deux siècles
DEUX SIÈCLES D’INNOVATION
Aujourd’hui disponibles en de multiples tailles et formats (individuel, familial, pour les professionnels…), les boîtes actuelles sont le résultat d’une longue marche d’innovation de deux siècles. En 1811, lorsqu’il lance sa conserverie, le Britannique Bryan Donkin utilise des boîtes constituées de trois pièces en fer-blanc qui sont soudées à la main au rythme de six boîtes par heure. C’est en 1898 que sortent les premières boîtes trois pièces dont les fonds sont sertis par des machines. Les boîtes verront également leurs formes évoluer, jusqu’à nos jours. A partir de 1985, une nouvelle technique dite de l’expansion permet ainsi de réaliser des formes de conserves totalement inédites.
En 1958, les premières boîtes deux pièces en aluminium disposent alors d’un fond dont le diamètre est inférieur à celui du couvercle. Elles peuvent donc s’empiler en limitant considérablement les risques de chute.
Les concepteurs des boîtes se penchent aussi sur la question du stockage des conserves par les acheteurs, particuliers comme professionnels. C’est en 1958 qu’une impulsion décisive va être donnée sur ce point. Les premières boîtes deux pièces en aluminium disposent alors d’un fond dont le diamètre est inférieur à celui du couvercle. Elles peuvent donc s’empiler en limitant considérablement les risques de chute dans les magasins tout en offrant aux consommateurs un système de stockage plus pratique.
Des progrès techniques considérables seront également réalisés pour améliorer l’esthétisme de ces boîtes qui pourront devenir, en certains cas, de véritables objets de collection. De la simple étiquette en papier collé ou de la plaque en métal des débuts de l’appertisation, on s’orientera progressivement vers de belles impressions sur métal par lithographie (la chromolithographie), puis par photogravure.
LA DOMINATION DE LA BOITE TROIS PIÈCES
Dans la famille des conserves, c’est la boîte trois pièces qui s’est rapidement imposée comme le modèle dominant. Elle est constituée d’un corps roulé, d’un fond et d’un couvercle. Elle peut être déclinée en une multitude de formes : cylindrique, bien sûr, mais également ovale, rectangulaire, trapézoïdale… Elle est aujourd’hui fabriquée à partir de bobines de feuilles d’acier dont l’épaisseur varie entre 0,12 et 0,49 millimètre. Le fond de la boîte est serti au corps, puis l’ensemble est envoyé à la conserverie. Le sertissage du couvercle y sera effectué une fois la boîte remplie.
La boîte deux pièces est, pour sa part, privilégiée pour les petits contenants. C’est une même pièce d’acier ou d’aluminium qui est utilisée pour le corps et le fond. Le couvercle est, là encore, serti après l’incorporation des aliments.
Plusieurs volumes sont proposés à la vente. Parmi les différentes conserves, il y a tout d’abord la boîte dite 4/4. Elle représente la taille de référence. Sa contenance est de 850 ml, ce qui représente une portion pour 4 personnes. D’autres capacités ont été mises sur le marché : la boîte 1/2 de 425 ml et destinée à nourrir deux à trois personnes, la boîte 1/4 de 212 ml. Des barquettes et des bols sont également disponibles pour les consommations individuelles.
La boîte 4/4 est la boîte de référence : sa contenance est de 850 ml, soit une portion pour 4 personnes.
LES SYSTÈMES D’OUVERTURE
L’histoire de la conserve est aussi celle d’une succession d’innovations pour améliorer l’ouverture des boîtes. Avant que les fabricants ne parviennent à développer à partir des années 60 des systèmes d’ouverture facile, plusieurs générations d’inventeurs et de scientifiques ont travaillé à la mise en place de mécanismes toujours plus ingénieux.
L’un d’eux, dont on ignore aujourd’hui le nom, met par exemple au point dans les années 1890 une boîte de sardines à ouverture à décollage. C’est également à la fin du XIXe siècle qu’est lancée la boîte à bande, attribuée à la maison Riom Pinard.
Évolution majeure, en 1900, la « sanitary can » (boîte sanitaire) voit le jour aux États-Unis. Cette trois pièces présente une ouverture totale au niveau de sa partie supérieure. Plus pratique, elle est fermée d’un seul couvercle serti et remplace les boîtes munies d’un orifice pour le remplissage.
En 1973, c’est l’apparition du premier fond en acier à ouverture facile qui sera, par la suite, amélioré.
VERS TOUJOURS PLUS DE PRATICITE
Une grande évolution se dessine dans l’univers de la conserve dans les années 60 avec les premiers systèmes d’ouverture facile. Une succession d’innovations va, dès lors, contribuer à populariser la consommation de produits appertisés.
Déjà, les années 30 avaient vu l’apparition d’un système ingénieux : de nouvelles boîtes en acier à amincissement s’ouvraient en déchirant une languette sur le pourtour de la boîte avec une clé. Mais la véritable impulsion a lieu une trentaine d’années plus tard. En 1966, le Tirvite permet, sur les boîtes deux pièces en aluminium, d’arracher le fond supérieur selon une ligne préincisée en forme de spirale. Et puis, surtout, en 1973, c’est l’apparition du premier fond en acier à ouverture facile qui sera, par la suite, amélioré.
Les systèmes d’ouverture à la main vont alors se multiplier. C’est par exemple le cas du couvercle Saturne, lancé en 1990 sur des boîtes de pâté. Il est composé d’un opercule d’aluminium thermoscellé qui se décolle en tirant une languette plastique. Ce nouveau système dit « pelable » va connaître un succès notable, et va tout particulièrement être adapté aux produits nomades (salades, desserts…). En 1995 est également lancé sur des boîtes métalliques au Brésil le couvercle Dot Top. L’ouverture est réalisée sans effort grâce à une pastille en plastique au centre de la boîte qui libère la pression interne. Aujourd’hui, la grande majorité des boîtes s’ouvre à la main, reléguant l’ouvre-boîte (par ailleurs un élément constitutif essentiel de l’histoire de la conserve) aux musées.